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Editorial

Nouvelle Publication

 

La mise à jour du site de l’AHTI est dédiée à la publication du cahier 25, consacré à l’histoire des pionniers du conseil stratégique du numérique et l’hommage à Pierre Audoin.
Cette réunion s’est tenue le 14 octobre 2019 rue Barrault.
Que d’évènements depuis cette date depuis le déménagement de l’école Sup-Télécom qui nous hébergeait jusqu’à l’épidémie du COVID 19.
Le cahier 25 ne sera donc pas diffusé sur papier mais peut être lu ou téléchargé sur le site.
A ce jour, notre association n’a pas d’adresse postale mais on peut nous joindre via notre messagerie Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Bon déconfinement.
Philippe Picard

 

 

Une nouvelle version des cahiers 25 est en ligne, en correction d'erreurs

 

 

 

 

 

 

 

Il y a 10 ans (déjà) la FEB et l’AHTI organisaient une présentation des deux grands projets industriels IT des 30 glorieuses, GCOS 7 (BULL) et E10 (CIT ALCATEL).

Deux événements récents concluent la longue évolution de l’industrie des télécoms et de l’informatique française : BULL intégré dans ATOS et ALCATEL LUCENT vendu à NOKIA.

Sans exagérer l’analogie de l’histoire de ces deux champions hexagonaux des années 1970/1980, on trouve cependant pas mal de points communs, liés la fois au contexte général de l’évolution mondiale de l’IT, mais également à l’histoire mouvementée de nos deux champions.  

Il faut se souvenir des ambitions de l’industrie européenne des T.I.C. du début des années 1980 : des 12 européens [1] de la table ronde créée à l’initiative d’Etienne DAVIGNON, combien sont encore vivants aujourd’hui, que ce soit en informatique ou en télécom ? Mais plus grave : combien de nouveaux grands européens sont nés depuis l’époque où sont apparus CISCO, ORACLE, DELL, MICROSOFT, APPLE, SUN, etc…?

Parmi les nombreuses difficultés communes à ALCATEL et à BULL, il y eu les nombreuses fusions et acquisitions impliquant la multiplicité des lignes de produit à supporter (la R&D étant autant consacrée à la cohérence de l’offre et au support qu’à la vraie innovation). Et puis nos deux champions ont vécu les difficultés de rapprochement sinon fusions avec des sociétés américaines.

Mais quel contraste avec l’histoire de NOKIA, ce papetier issu d’un petit pays qui a réussi plusieurs mues complètes jusqu’à dominer le monde des portables mobiles, avant d’avoir le courage de tout larguer quand il était encore temps pour rebondir une nouvelle fois !

Il est frappant de comparer les parcours de nos deux anciens champions avec celui de NOKIA (voir Wikipédia pour son histoire générale). Disposant d’un savoir-faire industriel général en électronique (télévisions, terminaux), et après un démarrage dans le domaine des mobiles en 1987, NOKIA a jeté par-dessus bord toutes ses activités annexes pour se consacrer au GSM … et devenir le leader mondial des portables en 1998 pour le rester jusqu’en 2011. N’ayant pas bien réussi son virage vers les smart phones, NOKIA a abandonné son OS maison (Symbian) au profit de Windows phone (Microsoft) pour finalement céder sa division mobiles à Microsoft en 2013. Pour un petit pays tel que la Finlande (5,5 millions d’habitants) NOKIA est un symbole national majeur. La cession de sa division de terminaux mobiles s’est accompagnée de suppression de milliers d’emplois en Finlande. Mais en parallèle, Nokia a démarré la reconstruction de son entreprise en rachetant les parts de SIEMENS dans NOKIA Siemens Networks (NSN), dédiée aux infrastructures mobiles. L’achat d’ALCATEL LUCENT va conclure la mutation réalisée à marche forcée de NOKIA.

Ainsi va le cycle darwinien des grandes entreprises. Mais le rythme d’évolution des entreprises de l’IT est en moyenne beaucoup plus rapide que celui des secteurs plus traditionnels : survivre dans ce domaine suppose une très grande agilité, souvent peu compatible avec une taille et une domination mondiale du marché, sans parler des aspects plus politiques et des relations avec l’Etat. Peut-être que NOKIA est une exception ?

Philippe Picard



[1]     GEC, ICL, Plessey, AEG, Nixdorf, Siemens, Bull, CGE, Thomson, Olivetti, Stet, Philips

 

 

 


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